Cappadocia Express !

Publié le par Pauline

                 CIMG0347                                                      (La Vallée aux Pigeons, près de Göreme, la ville-phare de la Cappadocia)

 

               (ambiance dans le bus avec M.C, une camarade, chanson "Lorke", une vieille chanson kurde) 


        Un voyage dont la briêveté aura égalé l'aspect décalé.

            L'idée était de prendre le bus le vendredi soir, à 22h, d'arriver samedi matin vers 07h, de passer une nuit à l'hôtel, puis de repartir dimanche en fin d'après-midi car certains étudiants (dont moi !), avaient des examens le lundi aprèm ' !

            Il s'agissait d'un voyage organisé par l'université de Bahçeʂehir, réunissant au moins cents cinquante étudiants, dont un bus pour nous tous seuls -Galatasaray- les autres étant occupés par ladite faculté ainsi que certains membres de Boɠaziçi. Pourquoi je vous raconte cela, car si nous sommes bien partis ensemble, notre bus n'a cessé d'avoir des problèmes ! A commencer par le fait qu'il a commencé par se perdre (alors que les bus étaient censés se suivre). J'avais l'impression d'être en plein Darjeeling Limited:

-"Je crois que le train s'est perdu."

-"Mais enfin, comment un train peut se perdre : il est sur des rails !!!"

 

             Et après cela, il est tombé en panne !!! Au milieu de nulle part, pas de chauffage durant toute la nuit, à la frontière de l'Anatolie avec la température qui va avec, à attendre un bus de remplacement qui ne cessait d'être retardé !!! Après une très longue nuit, le bus à enfin repris sa marche, mais c'était sans compter sur l'organisatrice, M-C, survoltée !!! (Hey guyyyys !) Qui a décidé que la meilleure manière de nous reveiller, ou de nous assomer en nous replongeant dans le sommeil peut-être, c'était de passer du Türkan en boucle, le David Guetta turque, qui contrastait pas mal avec à la fois notre motivation, et les paysages anatoliens d'automne, d'une tristesse infinie... longues plaines enneigés, villages de pierres dans la brume de froid et de fumées...

            Nous étions censé arrivé en Cappadoce à 07h du matin, et nous sommes finalement arrivés à... 15h ! Retard énorme dans un séjour censé duré 48h !!! 15h, le temps de visiter une ville souterraine, Derinkuyu, classée par l'Unesco (en frisant la crise de claustrophobie), et de se balader au milieu des paysages troglodytes dans le soleil couchant, impression déroutante de marcher au milieu d'une forêt de champignon fossilisés, au milieu des vapeurs de vin chaud (la Cappadoce est réputée pour son vin), et d'un chameau un peu irréel...

             Enfin arrivée à l'hôtel cinq étoiles (même si les étoiles ne sont pas aussi prestigieuse qu'en France), compte tenu de la réputation élitiste dont jouit Galatasaray... CIMG0367Pour la première fois depuis mon arrivée en Turquie : piscine (la piscine coûte une fortune ici : à Istanbul il faut payer l'équivalent de 5€ pour... une heure de baignade!), bain bouillant, draps moelleux ! Le passage à la piscine a été assez drôle : il faut s'imaginer une bande de filles courant en serviette à travers les couloirs et l'ascenseur sous l'oeil atterré de touristes japonais pudiques !!! Mais la soirée ne faisait que commencer, ensuite nous avons eu droit à un dîner-buffet grand luxe, avant de repartir vers un club qui reproduisait une caverne géante où nous avons assisté à un spectacle de danse folklorique (et notamment un spectacle de danse du ventre qui a émoustillé la salle et notamment la gent masculine cela va sans dire), le tout assis sur des sortes de gradins, avec mezze

(sortes d'appéritifs tels que fromage, fruits, crèmes de légumes à tartiner etc...) et alcool illimité,317381 10150403821877699 602147698 8305371 1787921351 n (il s'agissait d'une rumeur qui circulait durant le voyage, et qui s'est avérée vraie !!!) Aaah l'art de vivre à l'oriental ou comme on dit ici, "allatürka"!!! Là j'ai lié connaissance avec des touristes d'Arabie saoudite, on en croise beaucoup en Turquie : très féminine, pleine aux as, épouses de magnats du pétrole qui se font une virée dans tous les lieux chics des pays musulmans qui m'ont généreusement pourvues en cigarettes ! Ensuite, la nuit a été très longue de retour à l'hôtel...

                Evidemment, le réveil a été très dur, (ah, réveiller Léna, toute une histoire !) d'autant que l'on a commencé par une dégustation de vin ; bizarrement, de nombreux verres ont été déclinés sous prétexte que cela ne passait pas... Tous les Erasmus étrangers étaient enchantés, mais nous, en bon français, nous avons tiré une drôle de tête : le vin blanc turque ressemble à de la piquette coupée à de l'eau, et le vin rouge était pour une fois passable, dans ce que j'ai pu déjà goûter, on dirait souvent soit du jus de fruit, soit du coca sans bulles quand ce n'est pas du vinaigre fruité...

                                                                     CIMG0398

                Ensuite nous avons visités un atelier de bijoux artisanaux, mais nous nous sommes seulement rincés l'oeil car tout était hors de prix, il n'y a qu'une amie chanceuse, en couple avec un turque, qui s'est vue offrir une superbe paire de boucles d'oreilles... Pourtant , ce n'était pas les portefeuille généreux qui manquaient autour de nous : dans notre bus nous avions le fils d'un millionnaire turque et l'arrière petit-fils d'un Pacha, Galatasaray-réseaux-social oblige... mais à cette époque j'étais encore en couple et j'ai manqué mon coup ! CIMG0373Ensuite nous avons visité un atelier de poterie, cela aurait pu être ennuyeux à mourir, si une fille n'avait pas été tirée au sort pour tenter de confectionner un bol ! Sous ses mains, l'argile a rapidement pris une forme allongée équivoque et mouvante qui nous a valu le fou rire de la journée !

                 Enfin nous avons visiter une église rupestre dans une grotte magique, avant de nous en retourner vers Istanbul en fin d'après-midi, car il faut près de 9h pour rallier Istanbul ! Ambiance mitigée dans le bus, avec d'un côté les gens fatigués et blasés de ce voyage express, qui tentaient de communiquer entre eux malgré la musique techno mise à fond, et de l'autre, la jeunesse dorée d'Istanbul, les sacs pleins de bouteille de vins, buvant et dansant au milieu du bus, malgré les remontrances du chauffeur...

                Au final, que retenir de cette Cappadocia-Express ? Ce 'voyage' a été comme une sorte de mise en bouche, qui ne m'a donné qu'une envie : y revenir, car la Cappadocia est à la hauteur de ce que j'avais entendu dire, mais sans voyage organisé cette fois : envie de profiter d'un hébergement troglodyte, prendre le temps de déambuler dans ces paysages surréels, dans le calme et la simplicité... Au final, ce voyage n'aura surtout valu que pour la grosse soirée à l'hôtel, mais nous aurions pu avoir la même soirée de luxe à Istanbul, si l'on avait pas mis les sous dans les billets de bus... Sans compter qu'après presque 18h de bus en moins de 48h, une grosse envie de hamam et de massage également, nous a saisi car nous étions tout déglingués du dos et des jambes ! Encore une fois, ce sont les rapports humains qui ont primé, pour moi et Léna, cela a été un grand moment de sociabilisation, car nous avons (enfin) pu rencontrer des collègues de Galatasaray, car à force d'être recluse dans le plus petit département de la fac', on avait presque oublié qu'il pouvait y avoir des français sympas et pas prises de tête... et surtout pour moi qui ait rencontré pleins de voisins de quartiers, car beaucoup d'Erasmus de Galatasaray habitent à Ortaköy ! Et puis, un voyage sociologiquement intéressant pour regarder de plus près la jeunesse dorée décadente d'Istanbul, nourrit de futilité, évoluant dans une sorte de cocon ouaté où les problèmes n'existent pas... Brrrr, hâte d'en finir avec Galatasaray ! 

                                                    CIMG0384

                                      

Publié dans Tribulations

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